Article /

L’Académie de Chirurgie reçoit l’Académie Nationale de Chirurgie Dentaire

Mercredi 8 juin à l’Académie nationale de chirurgie. La séance a eu lieu en présentiel et en visio.

Accueil par le Président de l’ANC

Albert-Claude BENHAMOU

Accueil par le Président de l’ANCD

Michel LEGENS

Présentation des conférenciers par le secrétaire perpétuel de l’ANCD Michel JOURDE

Programme de la séance

« Place de la chirurgie implantaire dans la réhabilitation fonctionnelle des patients traités pour un cancer de la cavité buccale »

Guy Le Toux, Maître de conférence des Universités – praticien hospitalier en chirurgie orale, Responsable du service de chirurgie orale du Centre hospitalier de Saint-Brieuc

La reconstruction maxillaire ou mandibulaire utilisant un lambeau libre microvascularisé de fibula est le gold standard, après la chirurgie carcinologique de la cavité buccale. Le fort taux de succès des implants dans une fibula est maintenant prouvé, dans le cas de réhabilitation prothétique. Mais les conditions anatomiques pour un fort taux de succès sont souvent absentes. Les sites implantaires sont caractérisés par la présence de cicatrices, une perte de hauteur de vestibule, un manque de muqueuse kératinisée. Le but de la chirurgie péri- implantaire est de reconstruire un vestibule fonctionnel, avec de la gencive kératinisée autour des implants. Une vestibuloplastie combinant une fine greffe de muqueuse et de gencive palatine est nécessaire. Les positions implantaires sont sélectionnées avant la chirurgie grâce au Cone beam en fonction des impératifs prothétiques. Tous les patients sont traités par radiothérapie d’intensité modulée (IMRT). Le dialogue entre le chirurgien oral et le radiothérapeute diminue le risque d’implantation inadaptée. Généralement, le délai de pose des implants après irradiation est approximativement de 14 mois. Mais une autre procédure propose de poser les implants pendant la chirurgie tumorale immédiatement dans le lambeau libre de fibula. Le but est de permettre l’ostéointégration des implants pendant la période de cicatrisation du lambeau avant la radiothérapie. Dans ces conditions le taux de succès implantaire est augmenté

« La distraction alvéolaire : l’apport de la piézochirurgie »

Gérard Bader, Docteur en chirurgie dentaire, Docteur en sciences odontologiques, Docteur en sciences biologiques de l’université de Rennes, Maître de conférence des Universités – praticien hospitalier en chirurgie orale

La distraction alvéolaire est définie par l’élévation localisée du rebord alvéolaire par déplacement contrôlé d’un segment d’os alvéolaire mobilisé progressivement, selon les principes de Ilizarov, l’ostéogénèse par contrainte en traction. Il s’agit d’une distraction mono focale. Elle permet la réparation structurale de la crête alvéolaire, dans un but fonctionnel ou esthétique, d’éviter la morbidité du site donneur de la greffe autogène, de conserver un os vascularisé et d’augmenter de façon simultanée, le volume de tissu osseux et celui des tissus mous La piézo chirurgie, par la finesse et la précision de ses inserts, permet de créer des traits d’ostéotomies dans un minimum d’espace en réduisant significativement les risques d’échauffement osseux. Le respect des tissus mous, grâce aux micro vibrations nous autorise une très grande proximité avec les tissus muqueux en toute sécurité, sans risque de perturber la vascularisation.

« Traitement chirurgical par voie endo-nasale des corps étrangers d’origine dentaire du sinus maxillaire »

Patrick Faulcon, Chirurgien ORL, Ancien interne des Hôpitaux de Paris, Ancien chef de clinique assistant des Hôpitaux de Paris, Praticien attaché du service d’ORL et chirurgie cervico-faciale, hôpital européen Georges Pompidou

La physiologie complexe et fragile du sinus maxillaire est à l’origine de nombreuses surinfections sinusiennes liées fréquemment à la présence de corps étrangers d’origine dentaire. Le mécanisme inflammatoire et infectieux ne pourra être rompu que par la réalisation de l’extraction du corps étranger associé a un nettoyage soigneux de la cavité du sinus maxillaire. Pendant longtemps, cette chirurgie fut réalisée par voie de Caldwell Luc, intervention non dénuée de complications et supplantée depuis plusieurs années par la méatotomie moyenne par voie endo-nasale Cette voie d’abord endo-nasal permet en effet l’extraction de la plupart des corps étrangers d’origine dentaire, un contrôle soigneux de la quasi-totalité de la cavité sinusienne et entraine des suites opératoires simples

« Exérèse des lésions précancéreuses : tolérance zéro »

Didier Gauzeran, Praticien hospitalier – chef de service honoraire des Hôpitaux de Paris, Membre titulaire de la Société française de chirurgie orale, Membre titulaire de l’Académie nationale de chirurgie dentaire, Ancien expert auprès de l’Institut national du cancer

Devant une lésion de la muqueuse orale suspecte, car présentant des signes cliniques évoquant un potentiel de transformation maligne, la prise en charge devra être rapide et rigoureuse. En premier lieu, une biopsie sera réalisée selon les normes reconnues. Dans un deuxième temps, que le résultat de l’examen anatomopathologique soit négatif ou révèle une dysplasie, l’exérèse de la lésion sera réalisée selon un protocole chirurgical carcinologique strict. La surveillance à distance de l’ensemble des muqueuses orales du patient sera de rigueur.

« Autogreffes intra-orales d’origine ramale : intérêt des microscies chirurgicales »

Michel Legens, Maître de conférence des Universités – praticien hospitalier en chirurgie orale, Expert judiciaire, Président de l’Académie nationale de chirurgie dentaire

Les pertes de substance d’os alvéolaire des maxillaires sont fréquentes et posent d’importants problèmes de réhabilitation dentaire, prothétique et implantaire. Elles nécessitent souvent des restaurations par greffons d’origines diverses : autogènes, allogènes, xénogreffes et biomatériaux. Les prélèvements osseux extra-oraux (os iliaque, calvaria, tibia, péroné) ont perdu beaucoup de leur intérêt dans cette indication, en raison principalement de la lourdeur du protocole ainsi que des risques et suites opératoires potentiels, sauf dans les grosses pertes de substance des maxillaires retrouvées dans les grands traumas et la chirurgie des tumeurs bénignes et malignes. Les autogreffes intra-orales sont une bonne alternative aux xénogreffes et biomatériaux osseux, ou en association avec eux, lorsque la perte osseuse est modérée. Elles ont une excellente tolérance biologique, sont réalisable sous AL avec un plateau technique restreint et présentent une bonne acceptabilité par le patient. Elles nécessitent cependant une instrumentation adaptée pour faciliter l’acte chirurgical, réduire les défects osseux du site de prélèvement et ainsi amoindrir les suites opératoires. Les micro-scies chirurgicales représentent ainsi une instrumentation parfaitement adaptée à ce type d’intervention.

L’assistance